samedi 20 octobre 2012

Robert Mapplethorpe (1946-1989)


Robert Mapplethorpe aimait les fleurs et les fouets. De lui, les historiens de l’art, qui éprouvent la même satisfaction à attribuer des étiquettes que les jeunes enfants à coller des gommettes, ont retenu qu’il fut en quelque sorte le photographe qui fit entrer la pornographie et le sado-masochisme dans l’art. Des premiers collages à partir d’images tirées de revues porno gay, aux polaroïds approximatifs des années 70, jusqu’aux tirages argentiques luxueux et léchés des années 80, le sexe hard et son folklore cuir jalonnent son œuvre, témoin rétrospectif, au même titre que le fascinant film Cruising de William Friedkin, d’un univers underground décimé en quelques années par le sida. Quelques quarante ans après, alors que, grâce aux appareils numériques et à des sites comme Tumblr, le pornographe qui sommeille en chacun de nous peut inonder sans peine la toile de ses fantasmes, qu’est-ce qui distingue encore les photos de Mapplethorpe de la production torrentielle de ses innombrables et anonymes épigones ? Peut-être une frontalité construite et une recherche de perfection dans la forme (notamment par l’utilisation des ombres et de la lumière), qui se conjuguent dans ses meilleurs clichés pour véhiculer le sentiment d’une irréalité quasi hypnotique de l’acte sexuel, et ce même si à mes yeux, Mapplethorpe se complut sur la fin de sa courte vie dans un certain maniérisme kitsch. Ses photos de fleurs ont quant à elles quelque chose d’imperceptiblement érotique et prédateur. Outre les portraits pénétrants qu’il réalisa de son ex-compagne Patti Smith, les incursions que Mapplethorpe pratiqua dans d’autres genres, surtout durant les années 80, sont nettement moins mémorables. Pour preuve, les portraits d’enfants et les natures mortes qu’il réalisa, où éclate pleinement une facture on ne peut plus classiciste qui, comme je le disais, contamina ses nus surtout sur la fin, et qui dans ces photos confine au précieux et parfois même au ridicule.

Quelques livres :


Ten by ten, Robert Mapplethorpe, éditions Shirmel/Mosel, Munich, 1996

Polaroids, Robert Mapplethorpe, éditions Prestel, 2007.

11 commentaires:

  1. Faudrait pas que ça devienne une succursale de Têtu, ici !
    ... et puis pourquoi pas après tout !

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    1. Rappelle-moi, c'est quoi le nom de ton blog déjà ? Je crois qu'on est en plein dans le sujet !

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  2. C'est vraiment très chouette son travail et rien à voir avec Tétu je trouve quoique je ne connais pas trop Tétu à la fois, je me demande bien qui est cette vieille dame au profil si magnifique ?!

    GdlR.

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    1. Katherine Cebrian, une figure de la haute société de San Francisco, passée à la postérité pour avoir dit : "I don't even butter my bread. I consider that cooking."

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    2. Je suis direct amoureux de cette femme !

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  3. Merci beaucoup le Sot s'y laisse, pour Katerine Cebrian une véritable Beatnik alors, femme/personnage charismatique , ça me donne envie d'en savoir un peu plus, cool... merci beaucoup, j'adore cette femme qui me paraît "moderne" ça ne veut rien dire mais je me comprends !
    Par contre je ne comprends pas trop exactement le sens de sa phrase que vous citez car je bugg parfois l'english, peu importe , quoi qu'il en soit pour le pain-beurre c'est un de mes plats préféré , grillé si possible, croustillant à souhait et tiède afin que le beurre fonde bien sur la tartine, un simple et pure délice ! Hmmm ...

    @ Arturo B. : Vous formeriez un beau couple si vous êtes amoureux d'elle !

    GdlR

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    1. Le sens de cette phrase est le suivant: Katerine Cebrian, membre de la haute societe ne s'occuppe pas de domesticite, donc elle ne cuisine pas, d'autres le font pour elle.
      Une maniere d'exprimer cette aspect de maniere sarcastique etant de dire: "je ne beurre pas mes toasts parce que c'est deja un peu cuisiner!"

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    2. Comme ça je comprends mieux, merci

      Galaxie de la Ronce

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  4. GdlR a attendu sa réponse pendant plus d'un an...! j'en chiale

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  5. Qu'est ce que c'est naze ça aussi.

    Tu pues le vomi.

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  6. Le problème c'est que vous êtes des blaireaux.

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