mardi 24 août 2010

Frank Perry : The Swimmer (1968)



Alors là, on est face à l'un des films les plus fous qu'il m'ait été donné de voir depuis...depuis quand d'ailleurs ?
De quoi s'agit-il ? Imaginez un Burt Lancaster vieillissant se baladant tout le long du film, je dis bien tout le long, en maillot de bain pour la simple et bonne raison qu'il s'est mis en tête de "swimming home", comprendre rentrer chez lui à la nage en traversant toutes les piscines du comté, celles des Graham, des Lear, des Bunker, des Halloran, des Gillmartin etc. Il décide d'appeler cette traversée la rivière Lucinda, du nom de sa femme !
Autour de ces piscines, c'est évidemment une ambiance lounge, très The Party, que vient déranger notre swimmer. Frank Perry livre alors une vision acide de la société de consommation à son apogée (les piscines dans tous les jardins !), de cette bourgeoisie américaine, mesquine et sans rêve, et de son bonheur superficiel qui n'est peut être pas éternel.
Cette plongée dans l'âme blessée de ce nageur débute comme un conte naïf, et surréaliste (la scène des sauts d'obstacles ou celle avec l'enfant dans la piscine vide), mais devient au fil de l'eau de plus en plus profondément mélancolique, le film s'ouvrant de manière féérique (la nature, les animaux et notre apollon en moule bite qui surgit de là) pour se refermer de façon, attention spoiler, cauchemardesque.
Dans un journal autrefois influent, on décrivait The Swimmer comme "l'un des films les plus étranges de toute l'histoire du cinéma".
Culte (un mot que je n'utilise pas trop mais qui pour une fois se justifie pleinement).

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